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Rencontre sur les rives du Gange avec de dr?les de yogis

Helge TIMMERBERG

Wednesday 15 October 2003, by TIMMERBERG*Helge

Article du "S?ddeutsche Zeitung Magazin" (Munich) paru dans le Courrier International, ?dition du jeudi 15 octobre 1998.

Tous les douze ans, Jupiter entre dans le signe du Verseau, donnant le signal de d?part de la Kumbha Mela, la plus grande f?te hindoue.

La ville de Haridwar, au pied de l’Himalaya, voit alors converger des millions de p?lerins venus r?v?rer les sadhous, ces asc?tes qui vivent g?n?ralement seuls ou en petits groupes dans les montagnes. Le reporter de la S?ddeutsche Zeitung a rencontr? plusieurs de ces hommes qui ont appris ? faire abstraction de la douleur, quitte ? s’aider de haschisch. Tel l’inqui?tant Amrit Giri Baba, qui vit depuis douze ans avec un bras en l’air, ou le chaste Katya Baba, au regard d?bordant d’amour. Le regard d’un Occidental sur d’?tonnants ph?nom?nes.

Pendant combien de temps un homme peut-il garder le bras droit lev? ? Une demi-heure ? Une heure ? Deux heures ? Au bout de dix minutes, j’en avais d?j? assez, je commen?ai ? ressentir une douleur qui promettait de s’accro?tre ? chaque seconde. Qui se torture de son plein gr? ? Et ? quelle fin ? La sp?cialit? des sadhous est de supprimer la douleur par un effort de volont?. Les asc?tes hindous se r?p?tent sans fin : "Je le peux, je le peux, je le peux", et ils finissent par constater, ? un moment ou ? un autre, qu’ils le peuvent vraiment. Chaque instant arrach? ? la douleur est une victoire sur la nature - ou, au moins, conf?re ? leur volont? des forces surnaturelles. Si on les en croit, cela devient, d?s lors, un plaisir : on peut alors, ph?nom?ne classique, marcher sur l’eau, rester en ?tat de l?vitation dans la position du lotus, avoir les mains gu?risseuses ou le regard mal?fique. L? commence les tantras right-hand ou left-hand, la magie bienfaisante ou malfaisante.

Je classe Amrit Giri Baba au nombre des magiciens mal?fiques. Il a une ?nergie fascinante, mais sombre et envahissante. Quiconque ne se soumet pas ? son emprise est pri? de d?guerpir, et vite. Car Amrit Giri Baba peut facilement vouer quelqu’un aux g?monies. Un homme qui reste le bras droit lev? depuis douze ans n’a plus ? prouver son opini?tret?. Douze ans ? Je peux en t?moigner - pour les trois heures que j’ai pass?es, assis ? l’entr?e de sa tente, ? l’observer -, mais tous ceux qui connaissent Baba le confirment : cela dure depuis douze ans. Sont-ils fous ces Indiens ? Le bras d’Amrit Giri Baba en donnait la preuve. Bien qu’il f?t recouvert d’?piderme, il ressemblait ? une branche d’arbre, avec au bout comme un horrible bourgeon, la main ferm?e et d?form?e et les ongles tr?s longs et crochus comme des griffes. Amrit Giri Baba est une c?l?brit? dans le nord de l’Inde, une star parmi les sadhous et un homme redout?, comme je devais rapidement m’en rendre compte. Les hindous se jettent ? ses pieds, le front dans la poussi?re, puis, tout en restant ? genoux, ils se rel?vent l?g?rement, mais gardent la t?te baiss?e et les yeux riv?s sur ses pieds. Commence alors un c?r?monial d’une trentaine de secondes : mains tendues, ils mettent la droite sur la gauche et la gauche sur la droite, aussi vite que possible. Alors, seulement, ils rel?vent la t?te et lancent un regard furtif vers Amrit Giri Baba, dans l’espoir d’apercevoir dans ses yeux Shiva, l’aspect destructeur de l’?nergie cosmique.

Shiva est le dieu hindou de la destruction, il d?truit ce qui doit ?tre d?truit. Il est le fr?re de Krishna, le dieu de l’amour, qui recr?e quelque chose de nouveau ? partir de ce qui a ?t? d?truit, et de Brahma, le dieu qui conserve et prot?ge. En principe, ceux qui sont attir?s par le pouvoir prient Shiva. En outre, avec lui, on peut fumer du haschisch. Sous la tente d’Amrit Giri Baba, j’ai particip? au rituel du haschisch, mais je demeure poli, modeste et d?termin?. Je ne suis pas le serviteur de Baba. Nous devons ?tre approximativement du m?me ?ge, il est devenu une star chez les sadhous - et moi je suis reporter. Il l?ve le poing vers le ciel - que je sillonne en avion. Dans tous les sens. Et je repartirai d’ici. Ce Baba ne me pla?t pas.

Qu’en est-il de mon interview ? Je voudrais savoir si tu te souviens du jour o? tu as d?cid? de lever le bras pour ne plus jamais le baisser. Je voudrais savoir combien de temps il a fallu pour que tes muscles se figent ainsi pour toujours, et si tu te souviens du jour et du moment o? tu n’as plus ressenti de douleur (positive) parce que ton bras n’?tait plus un bras (n?gatif), mais un morceau de bois, raidi, mort. Et je voudrais savoir comment tu t’es senti pendant ces nuits interminables o? tu ?tais seul avec Shiva, la douleur et les ?toiles, et ? quoi tu pensais quand tu allais pisser.

Lorsque Amrit Giri Baba a pris connaissance de mes questions, une fois traduites, il s’est mis en col?re : n’?tais-je pas d?rang? du cerveau pour venir ainsi m’asseoir sous sa tente, boire son th? et lui demander de but en blanc de raconter sa vie ? "Quel int?r?t ? Tu vas te faire de l’argent, mais moi, ? quoi ?a me sert ? " Puis il a sorti un appareil photo de ses affaires. "One Englishman make photo and give me this" [un Anglais m’a pris en photo et m’a donn? cela] , m’a-t-il dit, dans son anglais ? lui, pour me faire comprendre qu’une photo de lui valait un appareil photo. C’?tait un Nikon, un mod?le bon march?, mais un Nikon.

"I don’t push, I don’t beg and I don’t pay", ai-je r?pliqu? : je ne force personne, je ne qu?mande rien et je ne paie jamais pour ?crire mes histoires. Mon credo de journaliste une fois traduit, Amrit Giri Baba m’a fait dire que j’avais int?r?t ? d?guerpir sur-le-champ. Je ne me le suis pas fait r?p?ter deux fois.

Un sadhou en col?re est un saint peu engageant, et nous ?tions dans le camp des Junes Akaharas, redout?s pour leur agressivit?. Il existe environ 15 millions de sadhous en Inde - qu’on appelle babas, swamis, yogis, et de beaucoup d’autres noms encore. Cela d?pend totalement de la r?gion et de l’ordre auquel ils appartiennent. Sur les trente ordres recens?s, treize sont des ordres guerriers. Ils ont ?t? militaris?s au Moyen Age pour prot?ger les p?lerins contre les attaques des musulmans. Quelques si?cles plus tard, les sadhous "Akaharas" furent les premiers ? se battre contre les Britanniques. Ils furent vaincus et d?sarm?s, mais personne n’a jamais pu leur enlever leur m?pris de la mort. Les Junes Akaharas sont les plus sauvages des treize ordres guerriers : on les appelle d’ailleurs parfois les Hell’s Angels de l’Inde. Se heurter ? un June Akahara ?quivaut ? affronter le dieu de la destruction. Trois jours avant notre arriv?e dans leur camp, ils s’?taient livr?s ? des batailles de rue avec un autre ordre. Trente sadhous y avaient perdu la vie, plusieurs centaines ?taient gri?vement bless?s.

Normalement, les sadhous vivent seuls ou en petits groupes dans la for?t ou dans les montagnes. Ils vont sur les chemins et les routes du sous-continent, car le nomadisme fait partie de la discipline ? laquelle ils doivent s’astreindre. L’?me ne doit jamais s’attacher : ni ? des amis, ni ? un foyer, ni ? une famille. Tous les douze ans, lorsque Jupiter entre dans le signe du Verseau, New Delhi affr?te 12 000 bus, et les Etats du Pendjab, du Rajasthan, de l’Himachal Pradesh et du Madhya Pradesh 1 400, tandis qu’une autre armada de bus assurant les liaisons int?rieures part des m?tropoles du Sud. Et les chemins de fer, avec 16 trains sp?ciaux, ne sont pas en reste. Sept millions de p?lerins se rendent ? la Kumbha Mela, la plus grande f?te hindoue, la plus grande f?te au monde, qui a lieu traditionnellement pendant trois mois au pied de l’Himalaya, dans la ville sainte de Haridwar. L? o? le Gange est encore propre. En se baignant ? Haridwar pendant la Kumbha Mela, on se lave des p?ch?s de sept vies.

A propos de la bataille de rue des sadhous, il faut pr?ciser que les Junes Akaharas estimaient que c’?tait ? eux d’entrer les premiers dans le Gange, parce que leur ordre est le plus important. Ils ?taient 2 000 dans la ville, nus pour la plupart, le corps recouvert de cendre et en excellente condition physique - car la for?t est un excellent club de mise en forme. Des feux avaient ?t? allum?s devant toutes les tentes, certaines ?taient ?quip?es de t?l?viseurs, ce qui permettait aux asc?tes de regarder des films vid?o - des navets grandiloquents, rappelant une ?poque o? les saints hindous ?taient encore des h?ros. Six millions de p?lerins se trouvaient d?j? dans la ville, mais il en arrivait constamment de nouveaux. Haridwar ?tait bond?e, et comme submerg?e par la foule. A cet endroit et ? ce moment, il fallait vraiment beaucoup de chance pour r?ussir ? parcourir cent m?tres dans la direction de son choix. Je voulais voir des sadhous, et je me devais d’assister ? la Kumbha Mela, la plus grande concentration de sadhous. M?me l’asc?te le plus isol? quitte sa for?t pour s’y rendre.

Katya Baba fait partie des bons sadhous, il pratique la magie blanche, et c’est un plaisir de le regarder dans les yeux. Il a un regard que les hommes n’ont probablement qu’au moment de l’amour - et encore, uniquement quand ils aiment vraiment la femme avec laquelle ils font l’amour. En fait, Katya Baba n’a eu aucune relation sexuelle depuis plus de vingt ans. Ses parties g?nitales sont enferm?es dans une coquille en cuir, reli?e par une cha?ne ? un gros ceinturon. Un ?norme ceinturon qui ne se ferme pas par une boucle, mais par un gros cadenas - dont un gourou poss?de la cl?. Comment fait-il pour uriner ? Il a assez de place pour sortir son p?nis, mais pas assez pour une ?rection.

Le sadhou ne doit pas g?cher son ?nergie en ayant des activit?s sexuelles, il en a besoin pour lui-m?me. Les sadhous, quel que soit leur ordre, s’efforcent d’?tre totalement abstinents, de vivre dans une totale pauvret? et de faire preuve d’une totale ob?issance. C’est une lutte permanente contre l’ego, dont la nature est tout autre. Le but d?clar? de tous les sadhous n’est rien moins que la vie ?ternelle, et - selon les Veda [d’un mot sanscrit signifiant "le savoir"], les ?critures saintes datant d’il y a six mille ans - le "pont" qui permet d’acc?der ? l’immortalit? est localis? dans la partie centrale du cerveau humain. C’est ce qu’on appelle le 7e chakra.

Les chakras sont les centres d’?nergie. Si les sadhous parviennent ? transformer le sexe en puissance (localisation : le plexus solaire), la puissance en amour (localisation : le coeur), l’amour en sagesse (localisation : le larynx) et la sagesse en illumination religieuse (localisation : le milieu du front), alors ils peuvent passer le 7e "pont" et leur conscience individuelle entre dans le cosmique. A regarder dans les yeux l’un de ceux qui y sont presque arriv?s, on a le sentiment d’?tre soi-m?me regard? par quelqu’un qui s’appr?te ? avoir l’orgasme supr?me. Car il a une relation sexuelle avec Dieu.

La premi?re et la derni?re chose que j’ai vue de Katya Baba, ce sont ses yeux. Et, dans son regard, j’ai vu le t?moignage le plus convaincant de ce que peut vivre un sadhou. Ses disciples ont donn? un ?chantillon repr?sentatif du programme d’un sadhou - ce programme dure une dizaine d’ann?es - qui veut devenir gourou. Parmi eux il y en avait un que j’appelais "le poulet", parce qu’il ne restait pas en ?tat de l?vitation - sans "battre des ailes". C’?tait un nadou, un d?butant parmi les asc?tes. Les nadous doivent vivre nus pendant deux ans, recouvrir leur corps de cendre et m?diter ? longueur de journ?e ? l’int?rieur d’un cercle de bouse de vache incandescente. La nudit? t?moigne de leur volont? sans failles, la cendre leur sert de protection contre la chaleur et le froid. Et la bouse de vache incandescente ? Le bras lev? du mal?fique Amrit Giri Baba compte parmi les formes les plus d?velopp?es de mortification des sadhous. M?diter au milieu d’un cercle de feu - ou sous le soleil br?lant de midi - fait partie des ?preuves des d?butants. Etape plus difficile : rester debout avec de l’eau glac?e jusqu’aux genoux, dormir sur des ?pines ou des planches ? clous, je?ner pendant plusieurs mois ou faire travailler son p?nis. Les sadhous confirm?s doivent contr?ler chacun de leurs muscles et m?me porter avec leurs parties g?nitales des poids allant jusqu’? cinquante kilos. Les douleurs que causent ces exercices doivent g?n?rer une chaleur int?rieure. Comme un po?le sur lequel on fait la cuisine.

Pour les sadhous qui entouraient Katya Baba, la Kumbha Mela ?tait plut?t une sorte de camp de vacances, l’occasion de discuter et de fumer du haschisch, un carrefour, un lieu id?al pour rencontrer une foule de gens connus. Car Katya Baba est tr?s connu et tr?s aim?, et pendant la f?te il r?sidait dans l’une des plus grandes tentes du camp des sadhous. D’autres gourous, leurs disciples, des asc?tes vivant seuls ou des saints venus d’Occident passaient sans cesse le voir. De dr?les d’oiseaux atterrissaient sous sa tente...

Les plus beaux et les plus agr?ablement parfum?s ?taient les membres de la secte Sakhi-Samp-Radaya. Ces derniers sont convaincus que dans sa relation ? Dieu l’?me humaine adopte un comportement f?minin. Une fois devenus membres de la secte, ils portent des v?tements de femme, parlent comme les femmes, se parfument comme les femmes, et ils prennent quartier libre trois jours par mois - pendant leurs r?gles. Ces sadhous ne m’ont fait l’effet ni d’homosexuels, ni de travestis, ni de drag queens. Ils faisaient plut?t penser ? Prince lorsqu’il chantait Purple Rain et montait sur sc?ne avec des sous-v?tements de femme.

Les deux sadhous de la secte Agheri-Panth, qui ne venaient que la nuit sous la tente de Katya Baba, ?taient plus effrayants. Ils portaient des v?tements noirs et mangeaient non dans des assiettes en plastique ou des feuilles de palmier, mais dans des cr?nes, des t?tes de mort sci?es au milieu. Le sourire aux l?vres, Katya Baba expliqua que c’?taient les cr?nes de leurs gourous. Les Agheri-Panth aiment s?journer ? proximit? des cimeti?res. Ils sont n?crophiles et n?crophages. Cela fait partie de leur rituel. Pourquoi ? Katya Baba affirme qu’ils ont choisi de "briser tous les tabous". Les Agheri-Panth vivent au Bangladesh, et les autres sectes de sadhous trouvent leur tradition n?crophage - qui remonte au XVe si?cle - certes extr?me, mais compr?hensible.

A chacun ses habitudes. L’Est et l’Ouest se sont retrouv?s dans les ann?es 70, ? l’?poque o? l’avant-garde hippie a d?couvert la spiritualit? indienne. Il y a longtemps que la plupart de ces pionniers sont rentr?s chez eux, mais sous la tente de Katya Baba j’en ai rencontr? trois qui sont rest?s sur place. Depuis plus de vingt ans. Ils portent aujourd’hui de nouveaux noms et ne sont plus de notre monde. Shanti, de Californie, Govinda, du Canada, et Sharandas, du Texas.

Ladies first. Shanti s’est pr?sent?e comme une bonne sorci?re, et c’est effectivement l’impression qu’elle donnait - avec son grand nez, sa grande bouche et ses yeux tr?s vifs. En 1970, alors qu’elle ?tait ? Goa, elle a - sous l’emprise du LSD - br?l? son billet de retour, puis travers? toute l’Inde. Elle r?side depuis sept ans ? Rishikesh, ? seulement 20 km de Haridwar en remontant le Gange, et elle vit de rien, comme elle dit, mais en pleine confiance. Elle ?voque un petit restaurant o? on lui sert gratuitement, tous les matins, du th? et du pain plat.

Sharandas est un ph?nom?ne. Il est venu de son Texas dans l’Himalaya pour terminer son doctorat en psychologie - et en particulier pour mesurer l’activit? ?lectrique du cerveau chez les asc?tes (les sadhous auraient, dit-on, un pourcentage anormalement ?lev? d’ondes alpha, comme les nourrissons). Ses parents lui ?crivent encore de temps en temps - et le supplient de terminer rapidement ses ?tudes. Ils ne sont pas les seuls ? se faire du souci pour lui : son gourou s’inqui?te ?galement de son sort. "Bad company", explique Katya Baba : le probl?me, ce sont ses mauvaises fr?quentations. En entendant cela, Sharandas ?clate de rire - et se gratte les testicules. Il vit toujours nu. C’est le disciple pr?f?r? de Katya Baba, car il a pass? brillamment toutes les ?preuves de son ordre. Sharandas peut gu?rir de ses mains, il a beaucoup de force, ou, plus exactement, il avait beaucoup de force. Car des femmes de New York et d’Isra?l sont venues ? la Kumbha Mela - et se sont amus?es ? faire oublier aux asc?tes qu’ils avaient fait voeu de chastet?.

Govinda, qui vient du Canada, arriv? lui aussi via Goa dans le monde des sadhous il y a vingt-cinq ans, est consid?r? comme un saint dans cet environnement, comme quelqu’un qui n’a plus de besoins, ne conna?t plus de conflits et vit en conformit? avec les ?critures v?diques : "Celui qui reste ?gal ? lui-m?me, dans la joie comme dans la douleur, est m?r pour l’infini." Govinda a ?t? plusieurs fois malade et ? deux doigts de la mort, il a ?t? deux fois en prison, il a connu tous les enfers de l’Inde - et conna?t maintenant tous les paradis indiens. Il donne l’impression de rire en permanence. Qu’y a-t-il de si dr?le dans cette vie ?

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