Les "ann ?es Zhao Ziyang" — de l’automne 1987 au printemps 1989 — repr ?sentent une br ?ve parenth ?se presque b ?nie dans le pass ? de la Chine populaire. Une brise de libert ?, relative mais bien r ?elle, caressa alors le pays et sa population. L’ ?conomie n’avait pas encore connu sa formidable acc ?l ?ration pr ?sente, opposition jugul ?e. Au gouvernement, on en ?tait toujours au verbiage communiste. Mais dans la r ?alit ?, les choses commenc ?rent ? bouger. Les Chinois se mirent ? se regarder et ? regarder le monde d’un oeil nouveau. A se parler de choses politiques — un tabou qu’ils s’ ?taient sagement impos ? depuis la terreur mao ?ste. Des journalistes se lanc ?rent dans un vrai travail critique. Signe qui ne trompe pas, certains d’entre eux nou ?rent des relations avec les correspondants de la presse ?trang ?re. Ils les informaient de la mont ?e de la contestation envers le gouvernement.
Zhao croyait avoir le soutien de Deng Xiaoping, le "patriarche" du r ?gime. Il l’avait jusqu’ ? un certain point, pour deux raisons. Au d ?but des ann ?es 1970, Zhao, alors gouverneur de la province m ?ridionale de Canton, avait permis ? des dissidents de dresser un bilan des d ?sastres humains provoqu ?s par le dictateur Mao Zedong durant la "r ?volution culturelle". Puis, dans la province du Sichuan (sud-ouest), il avait remis la d ?sastreuse situation ?conomique sur pied. Zhao Ziyang n’ ?tait pas un "h ?ros" d ?mocratique. Plut ?t un bureaucrate ?clair ?. Certains collaborateurs lui reprochaient une propension ? l’autoritarisme. En 1989, il commit effectivement une "grave erreur" : croire que Deng lui permettrait de secouer les colonnes du temple ? la mani ?re de Mikha ?l Gorbatchev en Union sovi ?tique. Quand la contestation d ?boula dans les avenues de toutes les grandes villes, et que Zhao tenta d’en jouer, Deng pr ?f ?ra ?couter ses courtisans conservateurs. Il chassa Zhao Ziyang, le fit assigner ? r ?sidence et fit donner l’arm ?e contre la foule. Zhao rejoignit alors, dans la tr ?s longue histoire chinoise, la cohorte des mandarins r ?formateurs punis par l’empereur pour avoir voulu ouvrir le syst ?me. Le jour de ses fun ?railles, on aurait aim ? entendre beaucoup de gens qui l’avaient lou ?, dirigeants fran ?ais compris, lever leur chapeau ? son souvenir.
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