Le taux de ch?mage est descendu ? 4,5% gr?ce ? la progression de l’int?rim et malgr? des restructurations d’entreprises.
Tokyo de notre correspondant
?Hello Work (Bonjour Travail).? Ainsi appelle-t-on au Japon les agences pour l’emploi. Bien nomm?es, car, depuis un an, elles ont aid? 400 000 Japonais ? trouver un emploi. Illustration statistique, le taux de ch?mage a fortement recul? en 2004. Le gouvernement nippon a annonc? hier que ce taux avait perdu 0,2 % par rapport ? octobre, pour s’?tablir ? 4,5 %, le meilleur r?sultat enregistr? depuis 1999. A l’inverse, il y a pr?s d’un an, le taux de ch?mage atteignait 5,5 %, pire r?sultat depuis les premi?res statistiques sur l’emploi en 1953.
Restructurations. Au bon r?sultat actuel, plusieurs explications. D’abord, suite ? la d?r?glementation progressive du secteur de l’int?rim, d?but?e en 1999, les emplois ? dur?e d?termin?e ont progress? au m?me rythme que ceux ? temps partiel. Les jeunes femmes sont les premi?res ? occuper ces postes qui contribuent ? la baisse du ch?mage malgr? leur aspect souvent pr?caire. Tout comme, d’ailleurs, les fameux freeters, ces jeunes sortis de l’universit? refusant d’int?grer le monde de l’entreprise, au nombre de 4 millions. Il faut d’ailleurs noter le relatif succ?s des One stop service, ces bureaux cr??s par le Meti (minist?re de l’Economie et de l’Industrie) aidant les freeters ? se reconvertir professionnellement. Une mesure du plan gouvernemental ?Job Caf??, dot? d’un budget de 5 milliards de yens (35,6 millions d’euros).
La baisse du taux de ch?mage ? 4,5 % est un r?sultat d’autant plus ?tonnant que les risutura (restructurations) se poursuivent. A Tokyo, des analystes appellent cela l’?effet Ghosn?, allusion ? Carlos Ghosn, le patron de Nissan, redresseur express du deuxi?me constructeur automobile nippon. Les patrons japonais, suivant l’exemple du gourou fran?ais, restructurent pour beaucoup, eux aussi, leurs entreprises ? grande vitesse pour augmenter leur productivit? et leurs profits.
Pour autant, l’?poque du ?choc TDK? en 1993 (quand les g?ants TDK ou NTT licenciaient en masse) est r?volue. Surveill?s par l’Etat et les syndicats ? dont le puissant Rengo (8 millions d’adh?rents), en guerre avec les ?patrons voyous? ?, les entreprises sont forc?es d’accompagner leurs licenciements de plans de reconversion professionnelle. Elles s’appuient pour cela sur des interm?diaires, comme Recruit ou Pasona, leader de l’emploi ? temps partiel et de l’outsourcing. L’objectif ?tant de ne pas faire gonfler automatiquement le nombre (officiel) de sans-emploi (2,9 millions).
R?volution. Le gouvernement Koizumi tient ? son image de marque. ?Le Japon poursuit sa r?volution du march? de l’emploi?, explique Yasuyuki Nambu, patron de Pasona. ?On voit de nouveau venir une ?re de r?emploi et d’embauche, r?sume-t-on au Credit Suisse First Boston Securities (Japan), ? Tokyo. Cette perspective positive sur le march? de l’emploi devrait entra?ner une hausse des d?penses de consommation personnelles.? Avant la fin de l’ann?e fiscale (31 mars 2005), le Japon continue donc de multiplier les bons r?sultats. L’Archipel se sent d’autant plus confiant que sa croissance retrouv?e reste tir?e par les exportations vers la Chine, devenue, devant les Etats-Unis, le premier partenaire commercial du Japon.